lundi 5 novembre 2018

LA PIERRE KERLINKIN

LA PIERRE KERLINKIN (88):


PIERRE NATURELLE OU MENHIR ? 


SITUATION

La pierre KERLINKIN se trouve sur la commune de SAINT-ETIENNE -LES-REMIREMONT(88) Dans le massif du FOSSARD, à la croisée de chemins forestiers à 754 mètres d'altitude. 


HISTOIRE

La pierre est sans doute utilisée à des fins cultuels dès la préhistoire. Comment est-elle née, deux théorie s'affrontent:

Soit, il s'agit d'un bloc de grès arraché à la montagne par l'effet d'un glacier, lequel s'est retrouvé fiché dans le sol à sa position actuelle. Soit, la pierre aurait été placée là par les hommes préhistoriques, construisant un gigantesque menhir. 

La question n'est pas tranchée, mais l'usage cultuel est reconnu par la présence de cupules au sommet du mégalithe. 

Autre énigme, son nom : KERLINKIN, un terme breton, dans les Vosges à près de 1000 km de la Bretagne. Ce terme est à rapprocher de KERMERLIN, c'est à dire que ce serait la maison de MERLIN, un être mythique dont l'évocation est plus que discrète dans la région...

La pierre est aussi connue sous les noms de KERLINQUIN, voire dans une version germanique KERLINKEN. 

Bien sur la légende s'est emparée du lieu pour en faire une pierre de naissance. Les petits vosgiens attendraient leur venue au monde dans les entrailles de la pierre, laquelle s'ouvrirait à minuit pour accoucher des bébés. Cette pierre serait le sexe du dieu Vogesus qui a donné son nom à nos montagnes. On dit aussi que la pierre tourne de 180 degrés les nuits de Samedi-Saint lorsque retentissent les cloches de VAGNEY. C'est aussi une pierre contre laquelle les femmes stériles venaient se frotter dans l'espoir d'avoir un enfants. Enfin c'est un lieu où se réunissent les Sotrés (voir ce nom) pour danser et faire la fête. Le site est aussi un haut lieu magnétique. 

La pierre KERLINKIN a été classée Monument Historique le 30 mars 1887.


ÉTAT ACTUEL

Le poids de la pierre est estimé à 132 tonnes, sa hauteur est de 5 mètres, la largeur de 8 mètres et son épaisseur moyennes est de 1,5 mètre.



ACCÈS

A la ferme SAINT-ROMARY que l'on atteint en véhicule depuis SAINT-ETIENNE-LES REMIREMONT et où il faudra laisser la voiture, suivre la direction de SAINT-MONT par le PONT DES FÉES -voir ce nom. Traverser le pont vers la croix SAINT-ARNOUX ( ancien ermitage de celui qui sera évêque de METZ) on atteint ensuite la pierre après plus d'une heure de marche. 


VUES DU SITE


Plan de situation


La pierre vue au début du XX° siècle (collection particulière)




La pierre vue sur trois de ses cotés

samedi 3 novembre 2018

CHÂTEAU DE MARAINVILLE SUR MADON

LE CHÂTEAU DE MARAINVILLE SUR MADON (88) :


LIÉ AUX ORIGINES D'UN CERTAIN FRÉDÉRIC CHOPIN


SITUATION

Le château de MARAINVILLE SUR MADON (88) se trouvait la commune du même nom. Dans le village.

HISTOIRE

Sur la gravure ancienne représentant le château de MARAINVILLE-SUR-MADON on y voit une tour féodale en ruines. Bien que je n'ai trouvé aucun élément sur la présence d'un château féodal dans cette localité, l’existence de cette tour laisse penser qu'il y existait déjà un château plus ancien. 

Nicolas de GLEISENOVE, conseiller d'état du duc de Lorraine CHARLES III construit ou reconstruit l'édifice en 1612. C'est un noble auvergnat anobli le 19 septembre 1554. MARAINVILLE devient le siège d'un comté en 1728 au profit de Charles-Antoine ROYER. En 1750 la château passe à Julien LOQUET DE GRANDVILLE et vers 1780 au comte polonais Michael PAC marié à une strasbourgeoise nommée Françoise SCHELLING. Celui-ci revend le château vers 1785. Il sera détruit en 1861.

Mais que vient faire Frédéric CHOPIN dans tout ça?


Nicolas CHOPIN  

François CHOPIN ( grand-père du musicien) est charron et viticulteur il est le syndic de MARAINVILLE.

Son fils Nicolas, 16 ans suit la famille PAC en Pologne en 1787. Il Accèdera à la bourgeoisie intellectuelle de VARSOVIE et occupera divers emplois dont un dans la garde nationale de la capitale polonaise en 1794. il devient ensuite précepteur des enfants de la famille LACZUNSKA entre 1795 et 1802 parmi eux se trouve la future comtesse Marie WALEWSKA, future maîtresse de l'empereur NAPOLEON 1er. Le 2 juin 1806 Nicolas épouse Justyne ANOWSKA, amie de la comtesse SKARBECK, chez qui il exerce alors son emploi de précepteur. Le couple partage sa vie entre Varsovie et le domaine de ZELAZOWA WOLA. Quatre enfants naîtrons de cette union: Ludwika, Fryderyk-Franciszek, Izabella et Emilia. 


Justyne ANOWSKA-CHOPIN

Frédéric devient répétiteur de français en 1810 au lycée de VARSOVIE. Il sera ensuite professeur à l'école militaire d'application ( Académie des Cadets de la Noblesse). Il démissionne en 1837. Dans ce document on apprend que la famille CHOPIN serait originaire de NANCY.  L'origine vosgienne de la famille CHOPIN sera ultérieurement établie.


Frédéric CHOPIN

Nicolas CHOPIN meurt le 3 mai 1845 de la tuberculose.


ÉTAT ACTUEL

Du château, il ne reste que le portail d'entrée. La maison natale de Nicolas Chopin dont une rue village porte son nom existe toujours. Elle est encore habitée. .

ACCÈS

A MARAINVILLE-SUR-MADON il est facile de trouver la maison CHOPIN.


VUES DU SITE


Le château avant sa démolition


portail du château


La maison CHOPIN au début du XX° siècle


La maison, état actuel


Plaque commémorative

jeudi 1 novembre 2018

CHÂTEAU DE GRAUX

LE CHÂTEAU DE GRAUX (88) :


ANÉANTI EN 1960


SITUATION

Le château de GRAUX se trouvait sur la commune TRANQUEVILLE-GRAUX (88), hameau de GRAUX, à 320 mètres d'altitude. Étrange position pour ce château construit au fond d'une cuvette géographique.

HISTOIRE

Le château de GRAUX a été érigé au XIII° siècle pour la protection de l'hôpital de GERBONVAUX (voir ce nom). Il est construit par Isembart dit Maillot entre 1259 et 1263. Ce personnage est à l'origine de la lignée des GRAUX.  Il s'agissait d'une construction classique en Lorraine constituée d'un donjon entouré d'une enceinte quadrangulaire flanquées de quatre tours d'angles. GRAUX devient le centre d'un comté. 

En 1455 Ferry DE LIGNIVILLE épouse une comtesse de GRAUX. Sans doute fortement endommagé par la guerre de Trente-Ans, le château est entièrement reconstruit à la fin du XVII° siècle est une chapelle dédiée à SAINT-NICOLAS est consacrée. Le château est alors occupé par la famille TENARRE DE MONMAIN en 1732 , puis par les BAUFFREMONT en 1747 qui vendent la propriété  au marquis Jean-François Joseph d'ALSACE. A la révolution le châtelains est l'avocat conventionnel Clément POULLAIN DE GRANPREY, qui se fera inhumer dans la chapelle  le 6 février 1826. J'ignore ce qu'il est advenu du château par la suite. Il subsistera à l'état d'abandon jusqu'en 1960 date à laquelle il est livré aux démolisseurs. Il n'en subsiste aucun vestige. 


ÉTAT ACTUEL

Seule la chapelle en très mauvais état témoigne encore du passé. cette chapelle fortement lézardée et emplie d'un bric-à-brac indescriptible est encore visible, en bordure d'une parcelle entièrement entourée d'un mur.

ACCÈS

A TRANQUEVILLE, suivre la direction de MARTIGNY-LES-GERBONVAUX. L'accès à GRAUX n'est pas fléché. Il faut prendre à droite une petite route bordée d'une ligne électrique. Le hameau de GRAUX (autrefois une commune) qui est totalement dissimulé dans une dépression géographique ne possède plus que quelques habitants. La plupart des maisons qui le compose sont en ruines. La chapelle se trouve à l'entrée du hameau.


VUES DU SITE



Plan de situation 



Le château en 1960, peu avant sa destruction (collection personnelle)



Chapelle Saint-Nicolas


L'intérieur, vu par une fenêtre


Vue coté chœur

jeudi 18 octobre 2018

HÔPITAL DE GERBONVAUX

HÔPITAL DE GERBONVAUX (88):


DU MOYEN-ÂGE A LA RÉVOLUTION 


SITUATION

L'hôpital de GERBONVAUX se trouve sur la commune de MARTIGNY LES GERBONVAUX (88). il est situé en bordure d'une ancienne voie romaine, au fond d'un petit vallon au lieu-dit portant son nom à  315 mètres d'altitude. 


HISTOIRE

La maison forte de GERBONVAUX, connue sous le nom de GIBONVAL existe déjà en 1261 lorsque le seigneur Geoffroy DE BOURLEMONT l'achète à l'abbaye royale SAINT-NICOLAS de SEPFONTAINE (52). 

Avec son épouse Sibille, Geoffroy décide de transformer le lieu en un hôpital ouvert à tous. Une charte datée de 1265 entérine cette création. L’ermitage de BERMONT (88) et le château de MERIGNY (54) sont redevables de la dîme envers l'hôpital. Jean de BOURLEMONT instaure une foire annuelle à GERBONVAUX chaque lendemain de la SAINT-ELOI. Cette foire est autorisée en 1318 conjointement par les ducs EDOUARD 1er de BAR et FERRY IV de LORRAINE. L'hôpital reçoit de nombreux dons notamment par les familles de BRIXEY, de BOURLEMONT, de RICHARDMENIL et par le clergé. En 1336 sous le règne du duc RAOUL l'hôpital est placé sous l'autorité des prévôts de CHÂTENOIS (88).

L'hôpital est administré par un gouverneur qui est soit laïc, soit religieux. Il est secondé par des frères soignants qui participaient à l'administration de l'établissement. Enfin, des prébendiers ecclésiastiques ont des rôles administratifs. Les maîtres sont nommés par la famille de BOURLEMONT.

 Au XVI° siècles cette nomination engendrera deux conflits en 1520 et 1521 quand le rhingrave Frédéric de SALM, grand écuyer de Lorraine nommera Jacques BOCQUENOMME évêque de TOUL. Il s'en suivit un litige sur ce privilège de nomination des maîtres de GERBONVAUX. Ce droit passera à plusieurs familles dont les BASSOMPIERRE, les SALM, les RUPPES, les DU CHÂTELET. Finalement en 1619 ce droit échoit aux prêtres oratoriens de NANCY. Les oratoriens conserveront GERBONVAUX jusqu'en 1680, puis l'hôpital dépendra des chevaliers de Notre-Dame du Mont Carmel et de Saint-Lazare en exécution d'un édit royal de 1672 et d'un arrêt du 4 mars 1673 de la chambre royale de l'Arsenal de PARIS. A cette époque, la Lorraine est sous occupation française. Les oratoriennes continuent tout de même à occuper GERBONVAUX.



Frédéric de SALM, comte sauvage du Rhin

 Au cours des XVIème et XVIIème siècles, les dons cessent. Le prestige de GERBONVAUX s'estompe, et l'hôpital est dévasté plusieurs fois par des soudards.

En 1745, l'intendant de NEUFCHÂTEAU constate que l'établissement est dans un état misérable alors que l'ensemble des bâtiments avait été reconstruit en 1705 avec logement pour un fermier et d'une nouvelle chapelle dédiée à Saint-Jean et Saint Eloi. Le mobilier est en très mauvais état, les draps et couvertures sont en loques. 

L'hôpital va vivoter jusqu'à la Révolution et sera vendu le 15 septembre 1792 au citoyen Jean-Nicolas RENAUD habitant ROUCEUX (88) pour 70 000 livres. Le lieu est transformé en ferme qui semble encore avoir été habitées jusqu'à la première moitié du XX° siècle. GERBONVAUX demeure une propriété privée.



ÉTAT ACTUEL

L'ensemble envahit de végétation est proche de la ruine. On distincte encore trois arches gothiques, vestiges de la chapelle d'origine qui a été rasée en 1702, la porte principale, la maison du fermier. Les autres bâtiments sont dans un état de ruine ou de décrépitude avancée. Un hangar métallique moderne aujourd'hui désaffecté émerge de la végétation à l'est.


ACCÈS

A MARTIGNY-LES-GERBONVAUX prendre la direction de RUPPES. Au niveau du premier chemin rural rencontré, laisser le véhicule, puis suivre le chemin (ancienne voie romaine encore pavée par endroit) sur quelque cent mètres. L'hôpital se blottit au fond d'une petite dépression.


VUES DU SITE



Vue aérienne (  Géoportail)

Plan de situation


Croquis des lieu


Vue générale


Façade de la maison du fermier


Fenêtre de la nouvelle chapelle


Vestiges de l'ancienne chapelle


Reste d'arc ogival


L'entrée


La cour intérieure


Linteau de la porte de la maison du fermier


Étrange ouverture


Une porte

lundi 8 octobre 2018

LES CHÂTEAUX DE JEANDELAINCOURT

LES CHÂTEAUX DE JEANDELAINCOURT (54) :


PAUVRES RESTES ET HISTOIRE OBSCURE




LE CHÂTEAU


SITUATION

Le château de JEANDELAINCOURT se trouve sur la commune du même nom, dans le village Grand-rue à l'est de l'église.


HISTOIRE

Le nom de JEANDELAINCOURT apparaît sous la forme de GODELINCOURT en 1090. Il semble toutefois que la construction de ce château soit plus récente. Il sera tenu par plusieurs familles dont les JEANDELAINCOURT en 1318. Je n'ai trouvé aucun document relatif à l'histoire de ce château-fort qui sera reconstruit à la renaissance et qui deviendra de nos jours une simple maison d'habitation. Au début du XX° siècle, une tour ronde subsistait sur un angle de la bâtisse. Elle a disparu de nos jours.




ÉTAT ACTUEL

Il subsiste quelques fenêtres renaissance au premier étage du bâtiment. mis à part ces éléments et une peinture du blason des anciens seigneurs, rien ne permet d'identifier l'endroit comme ayant été un château. 


ACCÈS

C'est une propriété privée qui ne se visite pas.


VUES DU SITE



Plan de situation. L'étoile bleue matérialise le château, la rouge 
situe la maison forte (Géoportail)



Le château au début du XX° siècle


Fenêtres renaissance



MAISON FORTE DE LA HORGNE


SITUATION

Le maison forte de LA HORGNE se trouve en contrebas de l'église, rue de LA HORGNE.


HISTOIRE

Cette maison forte semble avoir été élevée au XIV° siècle. Quelle fut son histoire ? Je n'ai rien trouvé la concernant...






Les nobles de JEANDELAINCOURT


ÉTAT ACTUEL

Transformée en ferme, une tour ronde médiévale est englobée dans un bâtiment au nord de l'ensemble.


ACCÈS

C'est une propriété privée qui ne se visite pas.


VUES DU SITE



Côté Sud