mercredi 29 juillet 2015

CHÂTEAU D'HUSENBOURG

LE CHÂTEAU D'HUSENBOURG (68):


NIDS D'AIGLE DE LA HAUTE VALLÉE DE LA LAUCH


Ce château est aussi appelé HUSERSCHLOSS. C'est d'ailleurs sous cette appellation qu'il figure sur les cartes de l'I.G.N.

Je n'y étais pas retourné depuis 1973. A l'époque je l'avais atteint en gravissant la hauteur sur lequel il se trouve par le côté Est. Hier, j'ai voulu prendre le même chemin qui dessert des postes de tir secondaires du premier conflit mondial, mais le sentier avait en partie disparu. J'ai donc grimpé au jugé ( en rouge sur la carte). Cet itinéraire est toutefois à déconseiller car il surplombe une profonde gorge où coule un ruisseau qui forme plusieurs cascades...




SITUATION

Le château d'HUSENBOURG se trouve sur le territoire de la commune de LAUTENBACH-ZELL / SENGERN (68) à 658 mètres d'altitude, perché sur un roc qui domine presque à pic, la route d'accès au MARKSTEIN de quelque 175 mètres.


HISTOIRE

Le château est élevé entre 1250 et 1300 par les nobles de HUS sur un territoire relevant de l'abbaye de MURBACH (68). Ce château constituait un point de passage vers la frontière avec le duché de LORRAINE. Les moines endettés engageront une partie de leurs biens aux châtelains. Les HUS seront de puissants seigneurs vassaux des HABSBOURG. Ils possèdent aussi les châteaux de PFLIXBOURG, HAGUENECK (voir ces noms) et STROHBOURG,

 Au début du XIV° siècle les HUS sont inféodés de la seigneurie d'ISENHEIM (68). En 1309 Ulrich de HUS se place sous la protection des HABSBOURG. Son fils Jean Ulrich de HUS lègue ISENHEIM à son cousin. Au XV° siècle on trouve Thierry de HUS ( 1434-1447) à la fonction d'abbé de MURBACH. Jean Ulrich est un personnage cruel et sans scrupule. Il impose des mauvais traitements aux moines antonins du monastère d'ISENHEIM ( là où fut placé le célèbre retable visible au musée de COLMAR). Plusieurs arbitrages seront nécessaires pour calmer la situation. Avec Jean Ulrich, s'éteint la famille de HUS en 1430.



gisant d'Hans Ulrich de HUS
(Musée de COLMAR - photo collection personnelle)


La seigneurie passe ensuite aux VOLKER de SULZBACH (1432) , puis en 1460 aux SCHAUENBOURG, mais suite à un conflit, la place échoit dès 1461 à Pierre de MORIMONT.

Sans doute endommagé lors de la Guerre de Trente-Ans, le HUSENBOURG est en ruines au XVIII° siècle.

1914, L'Europe s'embrase, l'avancée Française d'abord fulgurante est stoppée. Le vieux château d'HUSENBOURG retrouve alors son rôle éminemment stratégique. Les Allemands s'y installent. Il établissent un poste de surveillance et sans doute des batteries pour combattre l'aviation naissante. Cet épisode allait anéantir les ruines au point qu'aujourd'hui le tracé des fortifications se réduit souvent à des hypothèses...


ETAT ACTUEL 

 Arrivé sur une plate forme, le rocher principal apparaît recouvert d'éboulis. Par une faille profonde et certainement due à la main humaine, l'on pénètre dans la place. Sur le rocher Ouest se trouve les traces d'une salle carrée taillée dans le roc. Cet emplacement offre un point de vue sur la haute vallée de la LAUCH. En face, le rocher Est présente encore un mur d'origine et deux excavations circulaires qui font penser à des postes de DCA. En suivant le sentier d'accès "normal", on rencontrera quatre fossés successifs.


ACCÈS

A hauteur du second pont établi sur la route du MARKSTEIN, se trouve un sentier balisé "HUSERSCHLOSS" qui mène aux ruines en 45 minutes.

Si comme moi, vous avez le courage d'escalader le côté est de la montagne, vous y découvrirez plusieurs postes de tir aménagés avec les pierres du château. Toute l'ascension se fera parmi les blocs de schiste provenant de la destruction des remparts. Compter 30 minutes.



VUES DU SITE 




Croquis des lieux ( réalisation personnelle)




Poste de tir 14/18 construit avec les pierres du château vu en 1973




même lieu en 2015 sous un autre angle




Champ d'éboulis côté Est




La faille d'entrée




Les vestiges en 1973




Vue générale coté Sud




Vers les fossés Sud




Le rocher Est et ses éboulis




La faille d'entrée et le rocher Est




Salle taillée dans le rocher Est




Vue vers le MARKSTEIN




Le rocher Ouest




Sentier d’accès au rocher Ouest




Principal vestige




Autre vue des vestiges médiévaux




Base des logis et aménagements 14/18




Les logis et les postes de tir sens Sud-Nord




Même endroit vu dans l'autre sens

lundi 27 juillet 2015

OPPIDUM DE BONNEVAL

L'OPPIDUM DE BONNEVAL (88):

NON LOIN DU PRIEURE

SITUATION

Au départ du prieuré de BONNEVAL (88), commune se SAINT-BASLEMONT - voir ce nom, suivre le sentier qui gravit la colline située au sud de la chapelle et qui surplombe la source. L'oppidum se trouve à 450 mères d'altitude.


HISTOIRE


Il s'agit d'un oppidum Leuque ( tribut gauloise vivant dans les Vosges) dont l'histoire est inconnue. Certains historiens ont vu dans les vestiges les traces d'un château féodal ; mais rien ne prouve qu'un tel édifice ait succédé au fort gaulois. 



ETAT ACTUEL

Le site se reconnait par une succession de terrasses échelonnée, la trace du mur d'enceinte et bien visible.



VUES DU SITE 



Vue des différentes terrasses



Le mur d'enceinte

PRIEURE DE BONNEVAL

PRIEURE DE BONNEVAL (88):

UN PUISSANT PRIEURÉ TOMBÉE DANS L'OUBLI


SITUATION

Le prieuré de BONNEVAL se trouve sur la commune de SAINT-BASLEMONT (88) à 250 mètres d'altitude, dans un vallon parallèle à celui où se trouvent le château des TOURS SECHELLES (voir ce nom). 



HISTOIRE

A l'origine, simple ermitage créé dès la fin du XI° siècle par les frères ENGIBALDE et WICHARD rattachés à l'abbaye du SAINT- MONT de REMIREMONT. Au XIII° siècle, l'ermitage devient une  abbaye placées sous la vouerie des sires de SAINT-BASLEMONT (voir château de SAINT-BASLEMONT). Les moines observeront la règle de CITEAUX adaptée selon DON-CALMET en règle de BONNEVAL, qui est en fait celle d'HERIVAL caractérisée par l'austérité de ses commandements.



Les seigneurs de SAINT-BASLEMONT

Au départ, il s'agit d'un simple ermitage relevant du prieuré d'HERIVAL - voir ce nom. L'établissement va s'accroître et attirer plusieurs religieux, qui, au fil du temps voudront prendre leur indépendance vis à vis d'HERIVAL. Cependant, cette autonomie leur sera toujours refusée. BONNEVAL disparaîtra avec la Révolution et les bâtiments servirons de carrière de pierre.

Une chapelle moderne est construite à proximité des restes de l'église abbatiale en 1861.


ETAT ACTUEL

Il reste une partie du transept de l'église romane et divers vestiges épars, dont un bassin de pierre. Non loin de là, une fontaine située au pied de l’oppidum aurait des vertus miraculeuse.

ACCÈS:

Depuis RELANGES, suivre les panneaux indicatifs. Un chemin forestier plus ou moins carrossable permet d'atteindre d'abord  la Pierre dite des Douze Apôtres qui fut sculptée au XVIII° siècle par un berger local. Au fond du vallon se trouvent les ruines du prieuré.


VUES DU SITE




Situation




Plan affiché sur place





Vue générale des ruines de l'église





La chapelle moderne




Un évier




Principal vestige




Source "miraculeuse" à proximité du lieu




La sculpture des douze apôtres

ERMITAGE DE CHÈVRE ROCHE

L'ERMITAGE DE CHÈVRE ROCHE (88):

CÉLÈBRE GRACE A UNE ÉTIQUETTE DE FROMAGE DE MUNSTER G
ÉROMÉ

SITUATION


L’ermitage de CHÈVRE ROCHE se situe près du village de THUILLIERES (88), en contrebas d'un virage en boucle sur la route menant à DARNEY. A peu de distance du château des TOURS SECHELLES (voir ce nom).  


HISTOIRE


L'ermitage est fondé au XI° siècle par deux frères ENGILBATE et WINCHARD originaire du SAINT-MONT à REMIREMONT. L'établissement sera placé sous l'autorité du prieuré d'HERIVAL (88) qui exercera l'autorité sur plusieurs ermitages des Vosges dont celui de d'AUBIEY. Les ermites y vécurent dans des conditions de pauvreté extrêmes, s'interdisant entre-autre la consommation de viande. Si certains s'établissent au sommet du rocher, d'autres aménagent des cavités sommaires aux alentours de la cascade. Ces lieux d'habitations seront progressivement abandonnés. La chapelle sur le rocher deviendra une habitation après la Révolution. 
La tradition locale en fait un lieu de réunion des sabbats où sorcières et sorciers locaux se réunissent.


ETAT ACTUEL

Ce site est surprenant. Un dé de roche abrupt de tous côtés dont l'accès est périlleux supporte les ruines d'une chapelle érigée au XII° siècle. Non loin de là se trouve une cascade de plusieurs mètres de hauteurs alors que nous sommes en plaine, plus bas encore d'autres ermitages sont taillés dans le roc.
Les restes d'un second ermitage dit de SAINT-ANTOINE se trouvent en aval de la cascade.

ACCÈS

Stationner le véhicule sur l'accotement de la route de DARNEY à THUILLIERE à proximité du virage évoqué. Il n'y a pas de sentier balisé. L'ermitage se trouve à environ cent mètres caché par la forêt. On trouve la cascade et l'ermitage Saint-Antoine en suivant en aval le ruisseau sur quelques dizaines de mètres.




VUES DU SITE 



Gravure du XIX° siècle (collection personnelle)



CHÈVRE ROCHE au début du XX° siècle (collection particulière)



Ermitage SAINT-ANTOINE au début du XX° siècle (collection particulière)





Face sud





 sous les ruines de la chapelle





L’accès


La cascade au début du XX° siècle (collection particulière)




La cascade

LES VOSGES MONASTIQUES

LES VOSGES MONASTIQUES:

Il s'agit ici de situer les établissements à caractère religieux du département des Vosges. Cette liste ne se prétend pas exhaustive et si vous constatez des oublis  ne m'en veuillez pas.



PRIEURE D'ERIVAL


LE PRIEURE D'ERIVAL (88):


Promenade de NAPOLÉON III et de CAVOUR


SITUATION

Le prieuré d'HERIVAL se trouve sur la commune du VAL D'AJOL (88) près des sources de la Combeauté.

HISTOIRE

Fondé par l'ermite ENGIBALD qui y mourra le 7 août 1123, le prieuré avait des annexes à BONNEVAL et à CHEVREROCHE et à AUBIEY (voir ses noms). Soumis à la règle dite d'ERIVAL s'inspirant de celle de Saint-Augustin dans une forme beaucoup plus austère. Les moines assuraient le fonctionnement de l'hôpital de PLOMBIERES, fondé par André de DARNIEULES en 1400. Ils assurèrent cette charge jusqu'au règne du roi STANISLAS. ERIVAL avait autorité sur les divers ermitages des Vosges comme BARCAN.

Il y avait de nombreux bâtiments dont une vaste église. L'ensemble fut vendu comme bien de la nation le 17 janvier 1795 au citoyen Claude-Joseph REMY qui exploita cet ensemble comme carrière de pierre.

Lors des entrevues de PLOMBIERES entre NAPOLEON III et CAVOUR qui allaient déboucher sur la création de l'état Italien, HERIVAL était un but de promenade apprécié par les deux hommes.

Les vestiges du prieuré sont classés Monument Historique depuis 2005.

ETAT ACTUEL

Il subsiste l'entrée monumentale et des maisons d'hôtes, l'ensemble est une propriété privée qui ne se visite pas.


ACCÈS

Sur la route menant du VAL D'AJOL à REMIREMONT, dans un virage en épingle à cheveux, suivre la direction ERIVAL.


VUES DU SITE



Vue générale




La porterie



Détail de la porterie

dimanche 26 juillet 2015

CHÂTEAU DE MANONVILLE

LE CHÂTEAU DE MANONVILLE (54):

AUX PORTES DE LA PETITE SUISSE LORRAINE





SITUATION

Le château de MANONVILLE se situe sur la commune du même nom. Il domine un ruisseau au centre du village.



HISTOIRE

Le château a été édifié vers 1250. C'est une propriété de l'évêque de TOUL qui possède sept tours dont un donjon.

La famille de MANONVILLE tiendra la place jusqu'au milieu du XV° siècle. Il s'agit d'une puissante famille féodale qui possédait leur tombeau au sein même de l'église abbatiale de SAINTE-MARIE-AUX-BOIS. Il semblent avoir entretenus de bonnes relations avec leurs belliqueux voisins les PIERREFORT (voir ce nom) qui étaient alliés du duc de BAR. Jean III de BEAUVAU épouse Jeanne de MANONVILLE vers 1440. Le château échoit à cette famille affiliée à la maison d'ANJOU et donc proche au duc de Lorraine RENE Ier. Claude de BEAUVAU sera le plus illustre membre de cette lignée qui conservera la place durant cent soixante dix ans. D'importants travaux de modernisation et d'agrandissement des lieux sont réalisés en 1563.

En 1618, la château est tenu par la famille de POUILLY. Lors de la guerre de Trente-Ans, les communs du château sont rasés. RICHELIEU ordonne le démantèlement de la forteresse.

Les ruines sont relevées par François BARROIS châtelain du château de KOEUR (55). C'est lui qui donnera à la place son aspect actuel. La famille conservera la place jusqu'à la Révolution.

Vendu comme bien de la Nation, le château est toujours une propriété privée qui ne se visite pas, mais qui accueille les touristes dans des gîtes aménagés dans le domaine.



ETAT ACTUEL


Le château est une vaste construction flanquée de tours d'angles construit autour d'une cour intérieure.



VUES DU SITE





Vue générale




Angle Ouest




Vue de l'angle Est




La cour intérieure